Turandot

C’est le dernier opéra de Giacomo Puccini : livret et écoute. Une version donnée en Chine en 1998, sur les lieux mêmes de l’action à la Cité interdite de Beijing, est disponible sur youtube.

Avant d’être un opéra, l’histoire de Turandot et du prince Calaf est entre autres une commedia dell’arte de Carlo Gozzi, une pièce de théâtre de Friedrich Schiller, et un opéra de Ferrucio Busoni.

Puccini et ses librettistes Giuseppe Adami et Renato Simoni ont choisi un sujet  » oriental  » arrivé en Occident par la France au début du 18° siècle, et qui a ensuite donné lieu à un certain nombre de pièces de théâtre ou d’opéras, par exemple en Italie et en Allemagne. L’opéra de Puccini est un classique du répertoire opératique : Operabase le classe en 16° position parmi les opéras les plus joués dans le monde (mars 2023). Au vu de son succès toujours actuel, ainsi que du nombre de versions de l’histoire en dehors de Puccini, il est indéniable que la situation archétypale qu’il met en scène entre en résonance avec la psyché collective occidentale, et ce depuis plus de trois siècles. Pour reprendre le vocabulaire de la psychologie jungienne, je dirais que cette situation est constellée dans l’inconscient occidental.

Puccini est décédé en 1924 avant de pouvoir finir son opéra, dont la première représentation a eu lieu après sa mort en 1926. De nos jours, l’opéra est souvent donné avec un final écrit par Alfano à partir de notes laissées par Puccini, dans sa version courte. (Alfano avait initialement écrit une version longue, plus rare sur scène mais qui vient de faire l’objet d’un enregistrement sorti au printemps 2023.) Ce qui m’intéresse ici est l’opéra tel que Puccini l’avait conçu, et la fin qu’il aurait voulu écrire, dans la mesure où il est possible de discerner ses intentions.

L’étude symbolique de l’opéra nous permet de dégager le sens symbolique profond de l’opéra. Avec ce nouveau point de vue, l’opéra de Puccini est-il si problématique que l’on le dit parfois ? Que penser de l’attitude de Calaf envers Turandot ? Et quel sens cela a-t-il de situer l’action de l’opéra en Chine, alors que l’histoire de Turandot s’est développée en Europe ?

Il reste une dernière question intrigante : et si Puccini avait pu finir son opéra avant sa mort ?

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