Acte 2

L’acte commence au matin dans la maison du maître-fondeur Heinrich. Ses deux fils et leur mère Magda, tous trois en habits de fête, s’apprêtent à partir vers l’église où leur père devait installer la nouvelle cloche. Magda discute avec leur voisine, et lui apprend que Heinrich n’est pas rentré de la nuit : il est sans doute resté pour installer la nouvelle cloche. La voisine s’étonne : elle voit l’église de sa fenêtre, et le drapeau blanc censé signaler l’installation de la cloche se fait toujours attendre ; il y a eu des signes néfastes et l’on dit que les esprits des montagnes sont irrités de cette nouvelle cloche. La voisine a même entendu dire que la charrette qui transportait la cloche se serait brisée… Magda, qui commence à s’inquiéter, confie ses deux fils à la voisine pour partir aux nouvelles.

Peu de temps après, le curé entre avec le barbier et le maître d’école qui portent la civière où gît Heinrich. Magda les suit, et le curé lui adresse des paroles de réconfort : Heinrich a repris connaissance durant le trajet, et le médecin ne perd pas espoir de le sauver. Le curé ajoute que, si Heinrich ne guérit pas, Magda aura au moins la consolation de savoir que son époux est tombé dans la lutte contre les Esprits Infernaux et est entré dans la joie éternelle… Évidemment, cela ne console en rien Magda ! Le barbier a une meilleure idée : il connaît une femme qui fait des miracles par la prière, et il part la chercher. Heinrich reprend un peu conscience, et Magda chasse tout le monde pour rester seule avec son mari.

Heinrich est prêt à mourir et tente d’y préparer sa femme ; il lui demande pardon du mal qu’il lui a fait par le passé en blessant son amour. Puis il avoue à Magda que son oeuvre était mauvaise : la cloche qu’il a fondue était faite pour la vallée, pas pour les hauteurs de la montagne. Heinrich souhaite maintenant la mort : la cloche engloutie était sa meilleure oeuvre, et pourtant bien imparfaite ; il ne pourra plus trouver la paix dans la vallée depuis qu’il s’est tenu sur la montagne : quelque chose en lui veut y retourner et créer une oeuvre à la hauteur de ces lieux.

Heinrich s’est évanoui, et le curé revient parler à Magda de Dame Trouve-Trèfle, la femme qui fait des miracles par la prière. Il annonce aussi que des hommes sont en train de s’armer contre la sorcière, qu’ils rendent responsable du malheur arrivé à Heinrich. À ce moment arrive Rautendelein, déguisée en servante et que le curé prend pour la servante d’un homme de la paroisse. Magda part chercher la faiseuse de miracles, après avoir demandé à Rautendelein de rester près de Heinrich, puis le curé quitte à son tour la maison.

Restée seule, Rautendelein jusqu’alors muette et humble s’active, fait s’allumer le feu et prépare une soupe avec des herbes. Heinrich a ouvert les yeux et la contemple avec étonnement, se rappelant l’avoir vue dans la montagne. Il ne sait plus s’il rêve ou non, pourtant tout ce qui l’entoure lui semble plus présent. Il demande à Rautendelein qui elle est ; celle-ci lui raconte son histoire : Mère-grand des broussailles la trouvée enfant, une biche l’a allaitée, et elle est chez elle dans la nature. Mais Heinrich lui plaît, elle ne sait pas pourquoi, et elle lui propose de rester avec lui, ou bien que lui la suive dans la montagne. Le baiser qu’elle dépose sur les yeux d’Heinrich lui permet de voir les espaces infinis du ciel, et celui-ci hésite à la suivre : il va mourir. Rautendelein l’endort alors et le guérit avec des passes et des mots magiques.

Heinrich se réveille plein d’ardeur de vivre, juste au moment où Magda revient, et lui annonce qu’il est guéri, à la grande joie de sa femme. Rautendelein est restée de côté sans rien dire…

Retour à La cloche engloutie