Tout commence au XVIème siècle, sur fond de Réforme protestante en Europe. À partir de 1522 le roi Henry VIII, qui avait accédé au trône en 1509, cherchait à faire annuler son mariage avec sa première épouse, la reine Catherine d’Aragon, pour épouser Anne Boleyn. Mais le pape refusait cette demande d’annulation et la religion catholique, celle de l’Angleterre à l’époque, du roi, et bien sûr de la reine venue d’Espagne, ne reconnaissait pas le divorce. Henry VIII arriva à ses fins vers 1533-34 après moult péripéties; une des conséquences fut l’établissement de l’Église d’Angleterre, indépendante de la papauté, dont le chef est le roi d’Angleterre, et dans laquelle les Protestants prirent au fils des ans de plus en plus d’importance.
Les réformes religieuses continuèrent sous le règne d’Edward VII, fils d’Henry et de sa troisième épouse Jane Seymour, qui succéda à son père Henry VIII en 1547 et mourut en 1553. Après une période de troubles (règne de 9 jours de Jane Grey), sa sœur Mary, seule enfant sur- vivante d’Henry VIII et de Catherine d’Aragon, accéda au trône. Pendant son règne, elle tenta de restaurer la foi catholique dans le royaume. À sa mort en 1558, Élizabeth, fille d’Henry et d’Anne Boleyn et protestante, lui succéda. Dès le début de son long règne (elle mourut en 1603), le Parlement passa deux lois pour rétablir l’indépendance de l’Église d’Angleterre par rapport à la papauté et unifier la pratique religieuse. Ceci ne suffit cependant pas à rétablir la paix religieuse : d’une part il subsistait une part de catholiques, qui diminua cependant au fil des ans ; d’autre part certains Protestants souhaitaient aller plus loin dans les réformes. Ainsi les autorités de l’Église anglicane se divisèrent entre les conservateurs et les Presbytériens, qui souhaitaient poursuivre les réformes protestantes, abolir ce qui restait de catholicisme dans l’église, et remplacer les évêques par des assemblées locales d’anciens. Quant au terme Puritain, il apparut au milieu des années 1560 lors d’une des nombreuses querelles religieuses de l’époque ; il désignait un groupe souhaitant poursuivre les réformes religieuses et s’éloigner encore plus du catholicisme.