La scène montre une prairie dans la montagne, avec une petite cabane au fond. Rautendelein est assise sur la margelle d’un puits et peigne ses longs cheveux dorés, puis se penche sur le puits et appelle l’Ondin qui y vit. Celui-ci émerge, d’abord en coassant comme une grenouille, et Rautendelein l’aiguillonne par ses plaisanteries.
Un faune surgit alors de la forêt ; il essaie en vain d’attraper Rautendelein puis discute avec l’Ondin, lui donne des nouvelles de la montagne. Les êtres humains ont creusé la terre et brisé des roches pour construire une chapelle, dont la cloche devait être montée ce jour de la vallée et installée dans le clocher. Elle aurait tourmenté et tué les esprits de la terre ; le faune a évité cela en brisant un rayon d’une roue de la charrette qui transportait la cloche, et celle-ci est tombée dans un précipice, jusqu’au fond du lac où elle s’est engloutie.
Mais des plaintes viennent de la forêt : Heinrich sort du bois. Il est blessé et se traîne vers la cabane alors que le faune et l’ondin disparaissent. Une vieille femme sort elle aussi de la forêt ; elle se dirige vers sa cabane en appelant Rautendelein, et bute sur le corps de Heinrich. Rautendelein sort alors de la cabane, installe Heinrich sur une botte de foin, et lui donne à boire. Ce dernier ne sait plus où il est et comment il y est arrivé ; il se rappelle juste qu’il a fait une chute. Dans une espèce de délire, il ne sait plus s’il est vivant ou mort, mais il finit par se rappeler qu’il est tombé avec la cloche. Puis il se laisse gagner par le calme de la forêt, parle d’amour à Rautendelein, et le confond avec une légende de la forêt.
Rautendelein, inquiète et craignant que Heinrich ne soit en train de mourir, appelle sa grand-mère à l’aide. Celle-ci, qui ne se sent pas concernée : « Un fils des hommes, ça doit mourir », n’aide pas Rautendelein ; à la place, elle nourrit les petits esprits des bois.
Des voix humaines se font entendre, appelant Heinrich. Le faune leur répond en appelant au secours pour les égarer. La grand-mère et le faune se querellent, puis ce dernier disparaît dans la forêt, et la grand-mère veut faire rentrer Rautendelein dans leur cabane. Celle-ci refuse et crée un cercle de protection autour de Heinrich à l’aide de la première branche fleurie. Puis elle se cache alors que le barbier, le curé et le maître d’école sortent de la forêt, attirés par les appels au secours. Le barbier reconnaît le lieu où ils sont : la prairie d’argent, un endroit à éviter à tout prix, un lieu de vols et de meurtres, sans compter la cabane de la vieille sorcière au fond de la prairie. La lune se lève et leur montre Heinrich ; ils se précipitent vers lui mais sont repoussés par le cercle magique alors que Rautendelein s’enfuit en riant. Le curé s’approche alors de la cabane et menace la vieille femme, soutenu par les deux autres hommes. Elle s’avance vers Heinrich, le cercle de protection devient inefficace, et les trois hommes emportent Heinrich sur une civière.
Une fois les trois hommes partis et la vieille femme rentrée dans sa cabane, plusieurs elfes, sorties des bois, chantent et dansent sur la prairie éclairée par la lune. Rautendelein sort des bois et vient se joindre à leur ronde, puis c’est au tour du faune d’arriver alors qu’un orage éclate. Il s’enfuit alors en compagnie d’une des elfes, les autres regagnent aussi les bois, et Rautendelein reste seule.
L’ondin émerge de son puits, discute avec Rautendelein, et essaie de la convaincre de le suivre dans son domaine aquatique. Mais elle refuse ; elle veut s’en aller loin. L’ondin craint qu’elle ne veuille rejoindre le monde des humains et cherche à l’en dissuader, lui propose même de l’épouser et lui parle des richesses de son monde, mais il ne réussit pas à chasser sa nostalgie, et Rautendelein part vers le pays des humains.
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